Depuis plusieurs mois, le Canada est touché par d’importants feux de forêts incontrôlables. Pour aider les pompiers canadiens, des pompiers français ont été envoyés en renfort. Parmi eux, le caporal Pierre Beziaud, sapeur-pompier en Loire-Atlantique. Il nous raconte cette expérience hors norme.
De retour en France depuis une semaine, le caporal Pierre Beziaud, sapeur-pompier professionnel à Saint-Herblain et volontaire à Ancenis, a intégré le deuxième détachement de 120 sapeurs-pompiers français. Du 28 juin au 20 juillet, ils sont venus en renfort de leurs collègues canadiens. Tout s’est fait très rapidement fin juin. Les autorités ont demandé une relève de l’appui français déjà engagé depuis le 8 juin. Le caporal se positionne, trois jours après, il décollait.
Durant ces trois semaines, il est missionné pour faire face à deux impressionnants feux de 25 000 et 110 000 hectares. « Contrairement à la France, au Canada on ne traite pas le feu en direct, on l’attaque « de l’intérieur ». Compte tenu de l’immensité, il y a très peu de pompiers au niveau des flammes. » nous explique le caporal. « Ce sont des feux particuliers, avec un mètre de tourbe en profondeur. Ces feux couvent et restent au chaud dans le sol pendant plusieurs mois. Il a donc fallu creuser et abattre des arbres pour éviter qu’ils ne reprennent. »
Chaque matin, les soldats du feu sont déposés en hélicoptère par groupe de quatre avec un lot de matériel, sur les zones à traiter et récupérés le soir vers 17h. « On avait une motopompe directement reliée aux nombreux points d’eau naturels. On prolongeait les tuyaux jusqu’au points chauds. Ça pouvait aller jusqu’à 1.5km. » précise-t-il.
Pour Pierre, cette expérience a été riche. Il retient que la logique d’intervention est différente de celle que l’on connait en France. Aussi, « on a du mal à s’imaginer l’immensité et la diversité des forêts. On avait l’impression de faire un travail de fourmi, mais très utile pour nos collègues canadiens. » conclut-il.
Depuis, un nouveau détachement français a pris la relève.